Dimanche 3 août 2008, CRA du Mesnil Amelot
1er témoignage ( bât. 3 ou 4 ? )
"Hier ils nous ont bombés avec la lacrymo. 3 personnes sont tombées,
je sais pas après ce qui leur est arrivé. Ils nous traitent pire que
des chiens. On est pas d’accord avec tout ce qu’il se passe. C’est
pas normal. Moi ça fait 4 fois que je suis emmené en centre de
rétention. A chaque fois c’est la même chose je suis libéré puis de
nouveau arrêté et emmené en centre. Je me suis fait taper plus de
cinq fois ici. A cause de tout ça on devient fou.
Est-ce que vous vous rendez compte il y a même des personnes en règle
qui sont ici ? Hier il y a une personne qui est arrivée, elle a sa
carte de séjour qui expire en septembre et il l’ont mise quand même
maintenant en centre de rétention.
Hier on a pété les plombs. On avait la haine. Ils nous ont gazés pour
rien, pour nous évacuer sur le terrain de foot après l’incendie. On
était plus d’une centaine. Ils nous ont fait rentrer par une toute
petite porte. Ils étaient une trentaine de gendarmes. Tellement ils
ont gazé, les gendarmes eux mêmes étaient mal. On est resté assis
dans le stade jusqu’à 21H30 pour la fermeture. On a pas mangé. On
s’est mis en grève de la faim. Depuis hier soir la moitié des
personnes sont en grève de la faim. Aujourd’hui il y eu 2 expulsions."
2e témoignage : ( bât 2 )
"Mon collègue était en ligne hier directement avec les
manifestants. L’incendie s’est produit au bâtiment 1 et 4. On
manifestait à l’extérieur quand cela s’est produit, on criait à la
liberté. Tout d’un coup, on a vu le bâtiment 1 en feu, puis le 4.
Dans le bâtiment 4 il y a juste la salle télé qui a brulé. Dans le
bâtiment 1, on ne sait pas, mais ils l’ont fermé immédiatement.
Pendant le feu, les flics étaient agressifs, ils nous ont gazés et
une personne s’est faite frapper. Elle a été amenée vite fait à
l’infirmerie. Après elle est revenue avec nous. Les gendarmes nous
ont mis sur le terrain de foot. On nous a laissé au moins 4 heures
là-bas dans le froid.
Pendant la manifestation, ils nous empêchaient de voir l’extérieur en
nous barrant la vue avec des camions.
Aujourd’hui 2 personnes ont été embarquées peut-être qu’elles sont en
prison. Les flics se sont servi du fait qu’elles devaient passer en
jugement mais elles sont pas rentrées. Normalement elles auraient dû
être ramenées au centre, on ne sait pas où elles sont. Ils ont dû les
prendre au hasard parce qu’il leur faut des coupables.
Les gendarmes nous ne communiquent rien. On est en grève de la faim
depuis hier. On l’a signalé. Ça fait presque 24H. Depuis hier midi.
On a parlé aux gendarmes, on leur a dit que plus de la moitié des
gens étaient en grève. Depuis hier ils ont un peu changé. Ils sont
plus sévères. Ils ont des ordres. C’est un peu tendu. Hier il y avait
des photographes. Mais je pense qu’ils ont confisqué l’appareil de la
personne qui essayait de nous prendre en photo. À l’intérieur, les
gendarmes nous filmaient. Un flic nous filmait avec un camescope. Il
y avait aussi deux personnes au-dessus du toit qui nous surveillaient.
Ils ont pris en chasse un photographe qui était à l’extérieur.
On n’est pas enfermé dans nos chambres, mais les bâtiments sont
assiégés ».
3ème témoignage ( bât.2 )
"Le feu s’est déclenché vers 17H. Les gendarmes ont commencé à
intervenir avec des extincteurs. Les pompiers sont arrivés plus tard.
Le bâtiment 1 n’est plus utilisable. Les gens du bâtiment 4 sont
encore dans ce bâtiment. Par contre, ceux du bâtiment 1 ont été
répartis dans les autres bâtiments.
Lors de la manifestation, ils ont amené des camions pour nous cacher
pour pas que les journalistes nous voient. Il y avait un photographe
à l’extérieur, ils sont partis le chercher pour pas qu’il puisse
faire son travail.On est presque une quarantaine à être en grève de
la faim.
Deux personnes ont été arrêtées aujourd’hui. Je crois qu’un a été
arrêté parce qu’il ouvrait trop sa gueule. Les flics ont profité du
fait qu’il avait un jugement pour l’embarquer."
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